2006-02

Dépêche APM 14/02/2006:
Un dérivé nitré de l'aspirine redonne une sensibilité au cisplatine à des cellules de cancer de l'ovaire.
L'administration d'un dérivé nitré de l'aspirine développé par la société française NicOx permet à des cellules humaines de cancer de l'ovaire de retrouver une sensibilité au cisplatine, montre une équipe américaine.
Dans le traitement du cancer de l'ovaire, le cisplatine, efficace aux premiers stades, ne l'est plus lors des récidives qui surviennent invariablement quelques mois après le traitement initial.
Cette situation réfractaire est attribuée à des taux accrus de thiols cellulaires apparemment dus au traitement par le cisplatine. Cette observation a conduit des chercheurs américains à opter pour un cytotoxique dont l'activité est potentialisée par des thiols cellulaires avec une spécificité accrue pour les cellules résistantes au cisplatine et riches en thiols.
Le Dr Anna Bratasz et ses collègues du Dorothy M. Davis Heart and Lung Research Institute à Columbus (Ohio) ont utilisé le composé NCX-4016, un dérivé nitré de l'acide acétylsalicylique (principe actif de l'aspirine) développé par NicOx, qui libère du monoxyde d'azote (NO) pendant plusieurs heures dans les cellules. Ils ont étudié son efficacité cytotoxique vis-à-vis de cellules de cancers humains de l'ovaire. Une partie des lignées cellulaires étaient sensibles au cisplatine et une autre partie étaient réfractaires.
Les cellules réfractaires préalablement traitées par NCX-4016 et ensuite exposées au cisplatine ont montré une plus grande cytotoxicité que les cellules traitées uniquement par NCX-4016 ou par le cisplatine seul.
C'est la capacité du composé à dépléter les thiols qui a permis aux cellules cancéreuses de retrouver une sensibilité au cisplatine, indiquent les auteurs.
Par conséquent, le composé NCX-4016 est un inhibiteur potentiel de la prolifération des cellules cancéreuses de l'ovaire résistantes au cisplatine, et il pourrait contribuer à détruire spécifiquement les cellules cancéreuses réfractaires au cisplatine chez les patientes ayant un cancer de l'ovaire récidivant, concluent-ils.
(PNAS)