03 - 2008

Dépêche APM - 3 mars 2008
La société NicOx a annoncé lundi avoir creusé sa perte nette en 2007, qui a atteint 32,1 millions d'euros contre 24,7 millions l'année précédente, en raison d'investissements soutenus pour son produit phare, l'anti-inflammatoire naproxcinod, actuellement en phase III.
Les dépenses opérationnelles ont atteint 57,8 millions d'euros contre 36,3 millions en 2006, ce qui s'explique par une hausse des frais de R&D, qui ont bondi de 64% à 44,3 millions et par des investissements liés à la production du composé, a indiqué Eric Castaldi, directeur financier de NicOx, lors d'un point presse.
Les frais administratifs et commerciaux ont progressé de 47% à 11,3 millions d'euros, en raison des dépenses liées aux activités visant à favoriser les partenariats et à celles préparant la commercialisation du naproxcinod, avec l'ouverture d'une filiale aux Etats-Unis en 2007.
La société a connu "une augmentation significative" de son chiffre d'affaires annuel, qui a atteint 20,6 millions d'euros contre 9,6 millions en 2006, a indiqué Eric Castaldi.
"Cela s'explique principalement par les paiements reçus dans le cadre des collaborations avec Merck & Co et Pfizer", la société ayant reçu 14 millions d'euros de ces accords en 2007, a-t-il précisé.
NicOx a terminé 2007 avec une trésorerie de 172,8 millions d'euros contre 81,7 millions fin 2006. Cette progression est notamment liée à l'augmentation de capital réalisée en février 2007, dont le produit net a été de 120,7 millions.
"Nous sommes dans une position de trésorerie forte. Mais nous nous attendons à une augmentation très importante des dépenses opérationnelles sur les années à venir, et notamment sur 2008 et 2009", a noté Eric Castaldi. La société n'envisage pas une nouvelle augmentation de capital en 2008.
NicOx ne devrait pas être profitable avant 2011, a-t-il indiqué.
CONFIANCE SUR UN FUTUR PARTENAIRE COMMERCIAL
L'exercice 2008 sera important pour NicOx, à mesure que s'approche la commercialisation possible du naproxcinod, pour lequel la société compte déposer une demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) aux Etats-Unis mi-2009. La société prévoit pour ce produit un statut potentiel de "blockbuster", c'est-à-dire des ventes annuelles maximales dépassant 1 milliard de dollars.
NicOx attend les résultats de deux études de phase III au troisième et au dernier trimestre 2008, ainsi que des résultats de deux études pharmacologiques au dernier trimestre.
La société est toujours à la recherche d'un partenaire sur ce produit, et a "beaucoup de discussions en cours" avec des sociétés américaines ou européennes, a indiqué lundi Michele Garufi, PDG de NicOx.
La société cherche à établir un partenariat avec un grand groupe, qui aurait les capacités suffisantes en termes de forces de vente pour cibler les médecins généralistes.
Elle souhaiterait constituer sa propre force de vente, plus limitée que celle de son partenaire, et conserver des droits de co-commercialisation aux Etats-Unis et sur certains marchés européens (dont la France), en direction de certains spécialistes, notamment les rhumatologues, et de certains généralistes, a expliqué Michele Garufi.
Interrogé sur les raisons expliquant qu'un partenariat n'ait toujours pas été signé, le PDG de NicOx a indiqué que certains groupes pourraient préférer d'attendre les résultats des deux études de phase III prévus au second semestre.
"Ce n'est pas parce que nous demandons trop que nous n'avons pas encore signé", a-t-il souligné. Le partenariat devrait intervenir au plus tard après les résultats de phase III mais sans exclure la possibilité de le voir signé avant, a-t-il ajouté.
NicOx aura besoin particulièrement de s'adosser à un groupe pour ce qui est de la préparation de la commercialisation du naproxcinod et de sa production.
En termes de production NicOx a déjà signé un accord avec un partenaire et pourrait en conclure avec deux autres sous-traitants potentiels. Le groupe "ne pouvait pas attendre" mais pourrait revoir ses orientations en termes de production une fois un partenaire commercial trouvé, a noté Eric Castaldi.
RESTER INDEPENDANT
Par ailleurs, Michele Garufi a déclaré que la firme souhaitait rester indépendant. La direction a pour stratégie de "faire grandir" NicOx pour la transformer en une société pharmaceutique intégrée, a-t-il souligné.
Si NicOx devait faire l'objet d'une offre hostile, la direction de la société n'aurait d'autre choix que de la soumettre aux actionnaires, a-t-il commenté, notant le manque de succès des offres publiques d'achat (OPA) hostiles dans le secteur biopharmaceutique.
De plus, NicOx ne pourra atteindre l'objectif de devenir une société intégrée en ne s'appuyant que sur un seul produit, devant notamment amortir ses coûts de vente.
La direction envisage donc toujours de réaliser des acquisitions sélectives, de produits en phase avancée de développement ou de sociétés. Un rachat pourrait être effectué avant ou au moment du lancement du naproxcinod, a indiqué Michele Garufi.
La société pourrait également obtenir de son partenaire à venir sur le naproxcinod certains droits de commercialisation sur d'autres produits.Suite à l'annonce de ces résultats, le cours de l'action NicOx chutait de 5,7% à 10,09 euros lundi à 14 heures à la Bourse de Paris.


La Tribune et Les Echos rendent compte des résultats du français NicOx pour l'année 2007. Si le chiffre d'affaires a plus que doublé (à 20,6 millions d'euros), "le laboratoire continue d'essuyer des pertes importantes, qui sont passées de 25 millions d'euros en 2006 à 32 millions l'an dernier", relèvent Les Echos. La Tribune constate que "les comptes de l'exercice 2007 ont légèrement dépassé les espérances des analystes financiers" et s'interroge du coup sur le décrochage de 10,84 % enregistré par l'action hier. De leur côté, Les Echos insistent sur la perspective de NicOx de voir approuver "à la mi-2009" par les autorités sanitaires américaines le dossier de demande d'autorisation de son premier médicament, le naproxcinod. L'année 2008 "s'annonce cruciale pour NicOx, puisque de nombreux résultats d'études cliniques de phase III sont attendus" pour cet anti-inflammatoire contre l'arthrose. Mais La Tribune souligne que des incertitudes demeurent sur l'identité du futur partenaire commercial pour le lancement du produit, le pdg de NicOx ayant confirmé "ne pas avoir été approché par Pfizer", qui détient 2,9 % de son capital.
(echos.fr, 03/03/2008 / La Tribune, Les Echos, 04/03/2008 / Biotech Info, 05/03/2008)

Le laboratoire français NicOx, spécialisé dans les biotechnologies a signé un accord pour la production du principe actif de son anti-inflammatoire Naproxcinod avec la société de chimie fine Archimica.
(echos.fr, 19/03/2008)