2007 - 12

Dépêche APM - 12 novembre 2007
Résultats positifs de phase III pour le naproxcinod contre la douleur liée à la gonarthrose.
Le naproxcinod, développé par NicOx, est sûr et efficace afin de soulager la douleur liée à l'arthrose du genou, selon des résultats de phase III présentés au congrès de l'American College of Rheumatology (ACR) qui s'est achevé dimanche à Boston. Le naproxcinod est un dérivé du naproxène qui possède une fonction de donneur d'oxyde nitrique. Selon des travaux antérieurs, cette modification chimique permettrait d'éviter certains des effets délétères liés à la prise d'anti-inflammatoires, notamment au niveau gastro-intestinal et en termes d'hypertension artérielle.
Les résultats à 13 semaines présentés à Boston sont les premiers de phase III à être rendus publics sur cette molécule, note-t-on. Outre cette phase III, dite 301, deux autres sont en cours, les études 302 et 303.
L'étude 301 a porté sur un total de 918 patients répartis en quatre groupes, deux d'entre eux sous naproxcinod (375 mg et 750 mg deux fois par jour), un sous naproxène (500 mg deux fois par jour) et le dernier sous placebo.
En termes de douleur, le naproxcinod à 750 deux fois par jour donnait lieu à une différence de 12 mm sur l'échelle de WOMAC (graduée sur 100 mm) par rapport au placebo, contre 10 mm pour la dose à 375 mg deux fois par jour.Pour la fonction physique, les différences avec le placebo étaient de respectivement 12 et 9 mm sur l'échelle de WOMAC. Par ailleurs, les patients s'estimaient dans un état globalement plus favorable dans les bras naproxcinod que dans le groupe placebo.
Ni le résumé de la communication orale, ni le communiqué de NicOx ne livrent de résultats d'efficacité sous naproxène, note-t-on.
Quant aux effets indésirables, ils étaient à peu près aussi fréquents sous naproxcinod que sous placebo. Ceux de nature gastro-intestinale étaient ressentis par 17% des patients sous naproxcinod à 750 mg deux fois par jour, 12,9% de ceux sous naproxcinod à 375 mg par jour, 23,6% des patients sous naproxène et 12,2% de ceux sous placebo.
Les chercheurs ont par ailleurs observé une légère diminution de la pression artérielle systolique par rapport au placebo (-0,8 et -0,2 mmHg respectivement), alors qu'elle était en hausse sous naproxène, de 2 mmHg.
"Le naproxcinod exerce son effet thérapeutique au travers de l'inhibition bien connue du système de la cyclo-oxygénase et d'une libération prolongée d'oxyde nitrique. Dans ce contexte clinique, l'oxyde nitrique pourrait avoir un effet protecteur sur le tractus gastro-intestinal et jouer un rôle homéostatique sur le contrôle de la pression artérielle", explique Thomas Schnitzer, de la Northwestern University de Chicago (Illinois) et investigateur principal de l'essai, dans le communiqué de NicOx.
Le laboratoire prévoit de déposer un dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) aux Etats-Unis au premier trimestre 2009, indique-t-il dans son communiqué.
La molécule a initialement été co-développée avec AstraZeneca, rappelle-t-on. Après plusieurs mois de tensions entre les deux partenaires, le laboratoire britannique s'était retiré en septembre 2003 du co-développement, s'estimant déçu d'un essai de phase II.Défendant son produit, NicOx avait considéré que les résultats étaient faussés par la méthodologie employée lors de l'essai, mené sous la houlette d'AstraZeneca.